LE LANTERNOIS
LE PAYS DU LANTERNOIS
Ce terme ne peut être compris que des habitants de LA DIVE qui y résident le soir du 14 juillet (fête nationale). En effet chaque commune met un point d'honneur à tirer un magnifique feu d'artifice. On voit donc ceux de La Rochelle, toute l'ile de Ré, et toute la côte nord des Charentes. Accessoirement il suffit de se retourner pour apercevoir les lanternes de toutes les paroisses du Sud Vendée. Cependant une lanterne peut être aussi une femme de mauvaise vie, un homme ou une femme qui montre le chemin, un homme maigre, un phare, une lanterne des morts (spécifique à la région du Duché d'Aquitaine voir http://cfpphr.free.fr/lanternedesmorts.htm) ou les lanternes de chaque église sur le chemin de Compostelle. On peut aussi lanterner içi ou là.
La Dive est le seul endroit qui se trouve à 15m au dessus des flots avec une vue circulaire sur ce bas poitou. Nous sommes très habitués à l'éclairage public mais les seules régions où des feux brillaient en permanence la nuit au moyen age sont les pays côtiers les soirs de danger (parfois pays de naufrageurs). Le pertuis Breton est donc le seul endroit avec le golfe du Morbihan qui puisse permettre cette image du Lanternois.
Certains auteurs du 19e comme Brochet (source par ailleurs très contestée), parlent comme çi dessus, de ces mini phares qui suivaient le trait de côte. Compte tenu des nombreux bancs de sable du secteur, leur utilité pratique devait être importante pour la navigation à voile d'ile en ile.
Définition du terme phare par Francois Rabelais « Haultes tours sus le rivaige de la mer, esquelles on allume une lanterne on temps qu’est tempeste en mer pour addresser les mariniers, comme vous povez veoir à la Rochelle
Par ailleurs le mot LANTERNES est utilisé alors dans le sens de "fadaises, de sottises"; Le pays du Lanternois peut donc devenir aussi le pays où l'on parle de choses frivoles. Le terme a déjà été employé par Rabelais dans Pantagruel puis utilisé dans "les voyages du disciple de Pantagruel" éditées par "feu" Alcofribas à Lyon (le surnom de Rabelais y a été usurpé), peu de temps avant le 3e livre. Rabelais y reprend ce terme quand la compagnie délibère d'aller "consulter l'Oracle de la dive" au 3e livre. Ces navigations nous parlent d'andouilles, de careme etc, mais sans localisation précise. Une grande partie des chapitres est reprise par Rabelais dans le quart-livre de 1548, mais avec un autre sens. Ce texte du disciple est parfois signé Jean d'Abundance et correspond peut-être à une oeuvre collective d'amis de Rabelais.
Enfin la LANTERNE dans un monastère est l'endroit grillagé où l'on peut voir sans être vu c'est à dire la petite lucarne où les convers issus du peuple peuvent apercevoir les clercs (nobles ou messieurs) sans les déranger (voir texte des apedeftes) comme le gardien de la prison peut observer son prisonnier. Le Lanternois est peut-être aussi le pays où des moines à priori ignorants peuvent apercevoir par la lanterne les turpitudes des clercs qui les dirigent. Rabelais nous dit par ailleurs qu'il faut se méfier des personnes qui regardent au travers d'un pertuis (= lanterne). Rappelons là encore que nous naviguons entre le pertuis de Maumusson (mauvaise musse) au sud d'Oléron, le pertuis d'Antioche entre Ré et Oléron et le Pertuis Breton au nord de Ré. Le lanternois semble correspondre à l'Aunis, principalement en raison de la lanterne de La Rochelle. Il faut se souvenir que les conciles provinciaux se réunissaient deux fois par an pour traiter des cas de consciences qui s'y examinaient. La lanterne du bas poitou correspond à D'estissac et celle du mirebalais à Rabelais.
Bien sûr il y a de nombreux endroits où l'on peut voir 36 chandelles, mais on retrouve encore cette vieille habitude du moyen age d'utiliser tous les sens d'un mot dans un texte et de le rendre incompréhensible au non initié. Mais quel bonheur de faire la recherche de ces sens cachés !!!!